Conakry, avril 2025 – Un nouveau rebondissement vient secouer la scène politique guinéenne. Le vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Fodé Oussou Fofana, a officiellement porté plainte pour diffamation contre Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique, également porte-parole du gouvernement.
Cette plainte, déposée auprès du tribunal de première instance de Kaloum, survient après des déclarations publiques de M. Diallo, accusant Fofana d’agissements que ce dernier qualifie de « mensongers et gravement attentatoires à [son] honneur ».
Des propos jugés diffamatoires
La querelle entre les deux hommes politiques remonte à une récente interview accordée par Ousmane Gaoual Diallo dans laquelle il aurait mis en cause l’intégrité de son ancien camarade de parti. Bien que le contenu précis des propos incriminés n’ait pas été officiellement dévoilé, les proches de Fodé Oussou parlent d’accusations graves, susceptibles de ternir sa réputation auprès de l’opinion publique.
« Il s’agit ici de rétablir la vérité et de protéger la dignité d’un homme qui a toujours servi son pays avec loyauté », a déclaré un membre de l’entourage juridique de Fofana.
D’anciens alliés devenus adversaires
Fodé Oussou Fofana et Ousmane Gaoual Diallo ont longtemps milité côte à côte au sein de l’UFDG, principal parti d’opposition sous le régime d’Alpha Condé. Depuis la transition politique en cours en Guinée, leurs chemins ont divergé. Diallo a rejoint le gouvernement de transition, tandis que Fofana reste l’un des piliers de l’opposition active.
Ce revirement de loyautés politiques a donné lieu à des tensions récurrentes entre les deux figures, qui s’échangent régulièrement des piques dans les médias.
Un climat politique de plus en plus crispé
Cette affaire judiciaire illustre les divisions profondes qui traversent la classe politique guinéenne, alors que le pays cherche à stabiliser ses institutions après plusieurs années de turbulences. La transition, amorcée après le renversement d’Alpha Condé en 2021, peine à apaiser les rivalités entre anciens opposants désormais éparpillés entre gouvernement et contestation.
Des observateurs politiques y voient une stratégie de clarification des responsabilités, tandis que d’autres y lisent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Quelle suite judiciaire ?
Pour l’heure, Ousmane Gaoual Diallo n’a pas répondu officiellement à la plainte. Toutefois, des sources proches du ministre laissent entendre qu’il « assumera ses propos » et se tient prêt à les défendre devant la justice.
Le tribunal devra désormais déterminer si les propos de M. Diallo relèvent effectivement de la diffamation, ou s’ils relèvent de l’expression d’une opinion dans le cadre du débat public.
Conclusion
Cette plainte marque un nouvel épisode dans la guerre d’images et d’influence que se livrent les acteurs politiques guinéens. Elle pourrait également ouvrir un débat plus large sur les limites de la liberté d’expression en politique et le recours à la justice comme outil de régulation dans l’espace public guinéen.
Ecrit par Mamadou Aliou Diallo
