Ramadan en Guinée : Le gouvernement impose un plafonnement des prix pour lutter contre la spéculation

Alors que le mois sacrĂ© du Ramadan approche, la flambĂ©e des prix des denrĂ©es alimentaires inquiète les mĂ©nages guinĂ©ens. Face Ă  cette situation, les autoritĂ©s ont annoncĂ© une sĂ©rie de mesures visant Ă  encadrer les prix et Ă  stopper la spĂ©culation qui pèse sur le pouvoir d’achat des citoyens.

Un protocole pour protéger les consommateurs

Mardi 20 fĂ©vrier 2025, la Direction GĂ©nĂ©rale des Douanes (DGD), la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat de GuinĂ©e (CCIAG) et la Direction Nationale du Commerce IntĂ©rieur et de la Concurrence (DNCIC) ont signĂ© un protocole d’accord. Ce document fixe les prix de plusieurs produits de base, notamment le riz, le sucre, l’huile et la viande.

Désormais, un sac de 50 kg de riz étuvé coûtera 280 000 GNF pour les distributeurs et 295 000 GNF pour les détaillants à Conakry. Cette tarification restera en vigueur jusqu’au 30 juin 2025, avec possibilité de reconduction.

Une mesure bien accueillie mais des doutes sur son application

Pour de nombreux Guinéens, cette régulation des prix est une bouffée d’oxygène en pleine période de crise économique. « C’est une bonne initiative, mais nous espérons que les commerçants respecteront ces prix », confie Aissatou Diallo, une mère de famille rencontrée au marché de Madina.

Cependant, certains observateurs s’interrogent sur la capacitĂ© du gouvernement Ă  faire appliquer ces dĂ©cisions sur l’ensemble du territoire. Dans certaines rĂ©gions reculĂ©es, le coĂ»t du transport et la raretĂ© des produits risquent d’entraĂ®ner des Ă©carts de prix, malgrĂ© les restrictions imposĂ©es.

Des sanctions contre les contrevenants

Le gouvernement assure que des contrôles stricts seront mis en place pour éviter toute violation des prix plafonnés. « Toute tentative de spéculation ou de hausse injustifiée des prix sera sanctionnée », a déclaré un responsable du ministère du Commerce.

Des brigades mixtes, composées d’agents du commerce et des forces de l’ordre, seront déployées dans les marchés pour veiller au respect des nouvelles dispositions. Les commerçants qui ne se conformeront pas aux prix fixés risquent des amendes et la saisie de leurs marchandises.

Une réponse efficace contre la vie chère ?

Si ces mesures constituent un premier pas vers une régulation du marché en faveur des consommateurs, elles ne suffiront pas à elles seules à résoudre la problématique du coût de la vie en Guinée. La question de l’approvisionnement en produits alimentaires, fortement dépendant des importations, reste un défi majeur.

En attendant, les ménages espèrent que ces décisions permettront de passer un Ramadan plus serein, sans être asphyxiés par des prix exorbitants. Reste à voir si l’application sur le terrain suivra les engagements pris par les autorités.

Ecrit par Mamadou Aliou Diallo

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