Washington sanctionne un ministre rwandais pour son implication dans la crise en RDC

Washington a imposé des sanctions à James Kabarebe, ministre rwandais de l’Intégration régionale, l’accusant de soutenir le groupe rebelle M23 dans l’est de la République démocratique du Congo. Une décision qui attise les tensions diplomatiques entre Kigali et Washington.

Les États-Unis ont annoncé, jeudi 20 février 2025, des sanctions à l’encontre de James Kabarebe, actuel ministre de l’Intégration régionale du Rwanda. Le département d’État américain lui reproche d’avoir joué un « rôle essentiel » dans le soutien apporté par Kigali au Mouvement du 23 Mars (M23), un groupe rebelle actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Dans un communiqué, le Trésor américain a déclaré que ces sanctions impliquent un gel des avoirs de Kabarebe aux États-Unis ainsi qu’une interdiction de transactions financières avec des entités américaines. « Nous appelons le Rwanda à mettre fin à son soutien au M23 et à respecter la souveraineté de la RDC », a affirmé Matthew Miller, porte-parole du d’État.

Un conflit qui s’enlise

Le M23, composé en grande partie d’anciens militaires congolais d’origine tutsi, a repris les armes en 2021 après près d’une décennie d’accalmie. Depuis, le groupe rebelle a conquis plusieurs localités stratégiques dans le Nord-Kivu, provoquant la fuite de milliers de civils.

Kinshasa accuse Kigali de fournir un appui militaire et logistique au M23, des allégations que le Rwanda dément régulièrement. Plusieurs rapports de l’ONU et d’ONG internationales ont toutefois mis en lumière des preuves de l’implication rwandaise dans le conflit.

Une réaction vive de Kigali

En réaction aux sanctions, le gouvernement rwandais a rejeté les accusations de Washington. Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement, a qualifié ces mesures de « décision injustifiée et politiquement motivée ». Kigali soutient que les tensions dans l’est de la RDC sont le résultat d’un problème interne congolais et accuse les autorités de Kinshasa de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile au régime rwandais.

Conséquences diplomatiques

Ces sanctions interviennent dans un contexte où la communauté internationale cherche à faire pression sur Kigali. L’Allemagne a convoqué l’ambassadeur rwandais à Berlin pour demander des explications et exiger le retrait des troupes rwandaises présentes en RDC. De son côté, Kinshasa continue d’exhorter la communauté internationale à prendre des mesures plus fermes contre le Rwanda.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir prochainement pour discuter de la situation dans l’est de la RDC. Cette escalade diplomatique pourrait redéfinir les relations entre Washington et Kigali, traditionnellement alliés sur le continent africain.

Ecrit par Mamadou Aliou Diallo

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