Depuis plusieurs jours, la Société Aurifère de Guinée (SAG), une des principales entreprises minières du pays, fait face à une paralysie de ses activités sur son site de Siguiri. Un groupe de jeunes issus de la localité a bloqué l’accès aux installations de la compagnie, revendiquant de meilleures conditions d’emploi et une prise en compte accrue des communautés locales dans les activités minières.
Travail et promesses non tenues : la colère gronde à Siguiri
Selon des sources locales, les manifestants accusent la SAG de ne pas respecter les engagements pris envers les populations riveraines, notamment en matière d’embauche et d’investissements communautaires. Ils dénoncent un accès limité aux opportunités d’emploi pour les jeunes de la région et une absence de retombées tangibles du secteur minier sur le développement local.
Un des protestataires, sous couvert d’anonymat, explique : « Nous avons été patients, mais la société continue de ne pas tenir ses promesses. Nos jeunes doivent être prioritaires pour les recrutements et la SAG doit investir dans nos infrastructures ».
Affrontements à Siguiri : la police face aux manifestants
Face à cette situation, les forces de l’ordre ont été déployées pour tenter de ramener le calme et rétablir l’accès au site minier. Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de sécurité, occasionnant des blessés et des interpellations.
D’autres tensions similaires avaient déjà éclaté dans le passé, notamment en mars 2024 et en septembre 2019, où les jeunes de la localité avaient exprimé leur mécontentement face à la politique de recrutement et aux conditions de travail imposées par la SAG.
Sortie de crise : vers un dialogue inévitable ?
Face à l’impasse, les autorités locales et certains leaders communautaires tentent de jouer les médiateurs pour désamorcer la crise. La SAG, de son côté, n’a pas encore réagi officiellement, mais les observateurs estiment qu’un dialogue avec les jeunes et les représentants communautaires est essentiel pour une sortie de crise durable.
La situation reste tendue à Siguiri, et l’issue des discussions entre les parties prenantes sera déterminante pour la reprise des activités minières et la stabilité de la région.
Ecrit par Mamadou Aliou Diallo
