La situation politique en Guinée continue de susciter de vives tensions entre le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et les acteurs de la société civile. Récemment, les déclarations d’Ibrahima Diallo, responsable des opérations du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), dénonçant une dérive autoritaire du régime, ont fait réagir le ministre Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement.

Les critiques du FNDC contre le pouvoir
Ibrahima Diallo, figure de la contestation contre la junte au pouvoir, a évoqué ce qu’il considère comme une concentration excessive du pouvoir par le CNRD. Il a notamment décrété des restrictions des libertés fondamentales, des arrestations arbitraires et une répression ciblée des voix dissidentes. Selon lui, les engagements du CNRD envers une transition démocratique semblent s’éloigner, au profit d’une gouvernance autoritaire qui étouffe toute opposition.
Le gouvernement justifie ses décisions
Face à ces critiques, le ministre Ousmane Gaoual Diallo a tenu à apporter des éclaircissements. Il a rappelé que les mesures prises par le gouvernement s’inscrivent dans le cadre du respect des lois et de l’ordre public. Concernant le cas d’Ibrahima Diallo, il a souligné que ce dernier était sous contrôle judiciaire et ne pouvait donc pas quitter le territoire sans autorisation du juge.
« La Guinée est un État de droit. Ceux qui ont des comptes à rendre à la justice doivent respecter les décisions qui les concernent. Ce n’est pas de l’autoritarisme, mais une application rigoureuse des règles », a-t-il déclaré.
Il a également rejeté les accusations de répression, affirmant que la transition en cours vise à restaurer l’ordre et la stabilité, tout en assurant les conditions nécessaires à des élections transparentes et inclusives.
Vers un dialogue ou une confrontation ?
Cet échange musclé entre Ibrahima Diallo et le ministre Ousmane Gaoual Diallo illustre la méfiance croissante entre les autorités de transition et les organisations de la société civile. Alors que le FNDC et d’autres mouvements continuent d’exiger un retour rapide à un régime démocratique, le CNRD insiste sur la nécessité d’une transition maîtrisée pour éviter une instabilité politique et institutionnelle.
Reste à savoir si le gouvernement parviendra à apaiser les tensions en instaurant un dialogue plus inclusif ou si la défiance entre les acteurs politiques se renforcera davantage. Une chose est certaine : le débat sur l’autoritarisme du CNRD est loin d’être clos.
Ecrit par Mamadou Aliou Diallo